Portrait de Knud Victor, l'homme qui écoute le chant d'amour des mouches à vinaigre

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Saviez-vous qu’entre vos deux oreilles, l’oreille droite, et l’oreille gauche, il y a 17 centimètres ?

17 centimètres, c’est ce qu’on compte en moyenne, quelque soit la tête, grosse ou petite. Ca n’a l’air de rien et pourtant, ce soir particulièrement, c’est très important.

Il y a quelques années j’ai rencontré un homme comme je n’en n’ai plus jamais rencontré, un homme rare et précieux que j’aurais aimé garder pour moi.

C’est un homme qui a entendu des choses extraordinaires dans sa vie, des sons que personne n’entend, comme un lapin en train de rêver dans son terrier, ou bien un escargot qui mange une feuille de salade ou encore un cochon d’inde dans le ventre de sa mère, le chant d’amour des mouches à vinaigre, celui aussi des coléoptères les premiers soirs de pluie du mois de septembre.

C’est un homme qui entend les arbres pousser, les éboulements minuscules, les craquements, c’est un homme qui a enregistré le chant de la Terre.

Que voulez-vous dire de plus ?

Sinon que son frère c’est un petit Duc, il a même appris à parler sa langue d’oiseau. Son plus fidèle compagnon, c’est son bananier devant la porte de sa maison, qui ne ressemble pas à une maison mais à une caverne d’Ali Baba, remplie de bric et de broc, de vieux transistors, de magnétos, d’ordinateurs.

Il s’appelle Knud, Knud Victor, il est danois, il vit en Provence, il est tombé amoureux du chant des cigales il y a bien longtemps, et depuis n’est plus jamais reparti.